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  KaliyahAller en bas 
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Date d'inscription : 26/04/2020

Kaliyah Empty
MessageSujet: Kaliyah   Kaliyah EmptyJeu 7 Mai - 22:29

« ... et ne rappelle plus jamais ma compagnie sale folle ! » Elle regardait ses valises s'écraser au sol, les lèvres pincées. Elle s'interdisait de parler même si ses mots traversaient son esprits, se contentant de lever son majeur envers l'homme qui montait au volant du taxi.  Le regardant partir, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer la scène que lui dictait son instinct. Son envie de l'étrangler, pire, de lui frapper la tête au sol, si seulement elle en avait eu les capacités. Cet rage montante qu'elle avait lorsqu'elle entendait ce mot était de plus en plus ingérable, elle pensait qu'elle allait devoir s'occuper de ce problème dans les prochains jours, mais ça allait passer pour aujourd'hui, elle n'avait pas vraiment le choix. Serrant les poings jusqu'à se planter les ongles dans la chair, elle ferma les yeux et prit une grande inspiration. Tout va bien, personne ne te veut du mal Kali. Cette phrase la rassurait de moins en moins souvent, mais pour la situation, elle avait fonctionné. Reprenant conscience de la réalité, Kali s'agenouilla près de ses vêtements et se limita à un rangement rapide et expéditif. Concrètement, elle avait mis en boule plusieurs linges qu'elle avait ensuite jeté dans sa valise, à quoi bon les replier si c'était pour devoir les ranger plus tard. Une fois la tâche terminée, elle s'était assise sur ses affaires, tenant sa tête entre les mains. Lewisburg huh ? Elle ne réalisait pas encore la situation dans laquelle elle était, et pourtant elle était bien réelle.

Elle avait trimé toutes ces années de misère dans ce trou pour avoir un minimum d'argent pour se construire un avenir ailleurs, loin de cette région de bouseux. Enchaîné les boulots de merde pour rapporter quelques billets à la maison qu'elle se gardait bien de planquer dans une boîte sous son lit pour un futur qu'elle espérait prometteur. Sa mère n'était jamais présente, disant être serveuse dans un bar, mais Kali savait depuis longtemps qu'elle passait son temps à vendre son corps au plus offrant, elle ne lui en parlait pas, tout comme elle-même taisait ses petits boulots au noir pour économiser et prévoir son départ. Un compromis qui semblait convenir aux deux partis. Le seul homme de la famille croupissait en prison, et quand il en sortait, il replongeait dans ses vices pour ainsi créer un éternel recommencement. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, son frère avait probablement trouvé une planque là-bas, il lui disait qu'on y mangeait mieux qu'à la maison. Comment ne pas le croire, Kali était pratiquement la seule à cuisiner dans ce taudis et ce n'était pas un cordon bleu. Elle avait néanmoins un privilège que d'autres n'avaient pas, la télé. Regarder ses gens faire semblant d'aimer, feinter la haine et même reproduire un fou-rire l'intriguait. Ses yeux devenaient pétillants. Elle avait trouvé sa voie, son but dans la vie. La comédie. Le tout étant de mettre assez d'argent de côté.

Chassant les dernières larmes de son visage délicatement de ses mains, la jeune femme se releva, gonflant la poitrine telle une reine prête à dominer le monde. Tu n'as qu'à prétendre être dans un film ! Oui, c'était la solution ! Elle devait faire croire que tout irait bien, parce que tout allait très bien. Armée de son sac à main et de ses quelques valises, elle rejoignit le centre-ville, non sans une fierté dans l'âme. Ses talons claquaient au sol tels des sabots, exagérant le mouvement de ses hanches, une démarche provocatrice. Clairement celle d'une star.

Le souvenir déjà lointain de fouler le pavé hollywoodien, de grosses lunettes posées sur le bout de son nez, quelques photographes à ses talons. Elle avait réussi. Son ambition lui avait conclu de nombreux contrats, son jeu d'actrice lui avait valu plusieurs récompenses, la célébrité lui souriait enfin. Un monde remplit de requins, tuer ou être tué était le mot d'ordre pour survivre dans cette arène, mais elle avait atteint son but, fait sa place et ses preuves. La gloire n'allait rarement sans quelques vices néanmoins, les tentations du démon ne tardaient pas à montrer leurs délices une fois le goût de la notoriété passé. Il suffisait d'une fois pour que la belle de succombe au doux effets de la drogue. Ces pilules l'aidaient à ne pas sombrer dans les limbes de l'anxiété. Et puis ce merveilleux cocktail qu'elle se permettait fréquemment de faire, d'allier ces stupéfiants à différents alcools lui donnaient cette impression de planer. Elle avait ce sentiment de voler sur sa popularité avec une légèreté, personne ne pouvait plus lui ôter ce privilège.

Arrêtée à un croisement, elle observait les autres continuer leur vie. Personne ne la remarquait, elle était comme invisible dans cette ville. Une boule se forma dans son ventre, une douleur qu'elle avait, certes, l'habitude de subir mais qu'elle rêverait d'arracher. Un pincement au cœur, la célébrité lui manquait déjà. Un soupir puis elle continua son chemin vers le quartier suivant. Longeant la rue sur un trottoir bien trop étroit pour elle et la maison qu'elle tirait tant bien que mal derrière elle, elle finit par bousculer une personne. Puis une autre, et la dernière celle de trop. Stoppant son avancée, ses mains tremblaient sur les poignées. Ses pulsions de colère montaient le long de ses membres et atteignaient doucement son cerveau. Ces gens te veulent clairement du mal Kali, ils ne veulent pas de toi ici ! Observant autour d'elle, le regard des gens avait changé, tous la scrutaient, la jugeaient. Elle n'était plus si invisible que ça finalement, devenant une cible potentielle. Elle n'était plus en sécurité dans cette ville, ils l'avaient retrouvée. Ces gens te veulent clairement du mal Kali, ils ne veulent pas de toi ici ! Reculant de plusieurs pas lorsque quelqu'un passait à côté, personne ne devait l'approcher. Et si c'était ce mec de l'autre côté de la rue qui la dévisageait, adossé au mur, une cigarette à la bouche ? Si c'était lui qui lui voulait du mal ? Et puis il avait peut-être engagé cette vieille dame qui frôlait l'une des valises. Qui pouvait prouver qu'elle n'avait pas discrètement posé un micro dans ses bagages, voire même une bombe. Ces gens te veulent clairement du mal Kali, ils ne veulent pas de toi ici ! Cette voix ne cessait de répéter cette phrase encore et encore. Ce n'était pas son esprit qui parlait, elle en était certaine. Un individu l'avait sans doute suivie depuis Los Angeles jusqu'ici, elle se sentait épiée. Se tournant et se retournant pour déceler le visage qui se cachait derrière cette voix, les tremblements se faisaient de plus en plus difficiles à contenir.

« On ne veut que ton bien Kaliyah. » ne cessait-elle d'entendre tous les jours dans cette pièce vide de meuble et de couleur. « On ne souhaite que ton rétablissement. » lui répétait-on constamment. Elle n'y croyait pas. D'une part elle était persuadée d'aller bien, rien ne clochait chez elle, plus lucide il n'y avait pas. Et d'autre part elle n'avait aucune confiance en ces hommes en blouse blanche, qui étaient étrangement accordés avec le reste de la pièce, peut-être ne connaissaient-ils pas autre chose que le blanc. Levant les yeux vers l'un d'eux, elle perçut un sourire sur son visage. Tout aussi bienveillant qu'il puisse paraître, Kali n'y voyait qu'une pure provocation. La sournoiserie dans son regard en disait long, elle avait envie de lui arracher les yeux pour oser la scruter ainsi. Ses mains pourtant ne bougeait pas. Prise de panique, son regard s'attarda sur ses poignets, grossièrement attachés au lit. Elle était prise au piège, comme une proie détenue par un prédateur. Réaction automatique, tirer dessus, mais rien à faire, elle était clouée au lit contre sa volonté, elle allait vivre cet enfer pendant plusieurs semaines.

Ses mains entouraient sa tête, une pression se faisait autour de son crâne. La voix n'arrêtait pas de parler de l'insécurité dans laquelle elle se trouvait. Ce ton féminin était malfaisant, loin du son doux et rassurant de Max, elle, au contraire, se voulait volontairement blessante et cruelle. Elle savait comment mettre un terme à tout ce bruit, mais les regards n'allaient être que plus méfiants et emplis de jugements. C'était néanmoins un risque à prendre. Elle prit donc une grande inspiration, et sans attendre que ces hurlements ne s'apaisent, Kali poussa un cri tellement puissant que le quartier avait cessé toute activité. Elle était devenu le centre d'attention, un animal en cage. Certains riaient, d'autres tremblaient de peur, mais la brunette n'en avait plus rien à faire de l'extérieur. Elle s'assit contre le mur, ramenant ses jambes près de son corps, elle n'osait lever ses mains qui bouchaient désormais ses oreilles. Elle avait peur de ne pas avoir réussi à effrayer la voix.

Elle était entrée dans les bureaux, mais sa présence n'était pas désirée, elle pouvait apercevoir du coin de l'œil que les gens fuyaient aussitôt. Elle ne comprenait pas tellement la raison. Pénétrant dans la pièce du fond, accueillant le bureau de son agent, elle s'installa sur le canapé sur sa droite sans attendre la moindre permission. Elle était assez connue pour se permettre ce genre de manière. Après quelques échanges calmes, Kaliyah répétait qu'elle allait bien, que ce n'était qu'un burnout, rien de plus. « On t'as diagnostiquée une schizophrénie paranoïde Kali, ce n'est pas rien. » lui avait-elle balancé non sans crainte. Levant les yeux au ciel, elle ne changeait pas de discours, elle allait bien, si elle était malade, elle aurait dû le savoir tout de même. « Après la crise que tu as faite sur ce plateau télé, personne ne veut travailler avec toi. Comprends-les, ils s'inquiètent pour ta santé. Tes contrats actuels ont tous été annulés, je ne peux rien faire, j'ai les mains liés » Kali réalisa le sérieux de la situation. Quelques semaines auparavant, elle avait explosé en direct, roué de coups une pauvre spectatrice qui s'était permise de se moquer de son apparence. D'après les dires de cette femme, elle n'avait rien fait pourtant, mais Kaliyah le savait, elle sentait que cette fille était malintentionnée. « Tu es chanceuse, personne n'a porté plainte, mais tu devrais utiliser ce temps libre pour te reposer et te guérir. » L'actrice se mit à rire. Elle n'était pas chanceuse non. Sa carrière s'était arrêtée du jour au lendemain, elle n'avait plus de raison de vivre, plus de but, tous ses rêves étaient désormais anéantis.

De nouveau connectée avec la réalité, la jeune femme était arrivée devant l'immeuble dans lequel elle allait passer plusieurs semaines, même plusieurs mois. Elle sentait déjà l'odeur de renfermé qu'il y avait dans cet appartement. Il allait lui falloir un bout de temps pour s'adapter de nouveau à cette vie, et surtout à cette ville. Elle avait tout fait pour sortir de cette merde, et la voilà de retour au point de départ, en passant par la case hôpital psychiatrique qui avait été comme une prison pour elle. Il était vrai qu'on l'avait plus ou moins obligée à revenir à Lewisburg, cependant elle n'avait jamais promis de poursuivre son traitement. Elle n'était pas malade, elle le savait, c'était ces médicaments qui la rendait folle, pas le contraire. Elle s'attachait au seul espoir qu'un jour on puisse reconnaître la vérité. Sa vérité. Plus qu'à faire semblant et tout rentrerait dans l'ordre. Ça ne devait pas être trop compliqué. Tout va bien K, tu n'es pas seule, je suis là. Max. Sa voix la rassurait tellement. Malgré ce que pouvait dire son psychiatre sur l'inexistence de cet homme, elle était convaincue qu'il était bel et bien là, elle pouvait apercevoir son visage et même son corps tout entier quelques fois. Max était réel, et elle l'appréciait, il était son meilleur ami. Et il avait raison, elle n'était pas seule.
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Kaliyah
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